La précision des sondages politiques est un marronnier des fins de campagne électorale. Marronnier que l’on s’empresse d’oublier ensuite : il y a quelques jours i-Télé consacrait plusieurs minutes de son journal à un rebond de François Hollande dans un sondage. Renseignement pris, le rebond en question était de 2%. Avec 1000 interviewés, on est dans le bruit, pas dans le signal et le degré d’information est égal à 0.
Marronnier vite oublié donc, et qui de toute manière passe souvent à côté de ce qui est important. Notre article montre que les sondages d’intentions de vote, à la veille d’une élection, sont plus précis que ne le dit la formule mathématique utilisée en standard.
Si les sondeurs croyaient à cette formule, ils se garderaient de commenter un sondage donnant 52% des voix à un candidat à l’élection présidentielle. Avec 1000 interviewés, la différence entre 52% et 48% n’est pas significative. Pourtant, il ne serait venu à l’idée de personne, début mai 2012, de dire que l’élection à venir était incertaine. Et avec raison : cette fois, on était bien dans le signal.
La raison de cette précision imprévue est probablement à chercher du côté des redressements effectués pour débiaiser les résultats bruts. Conjecture de notre part, cela reste à démontrer. Mais il ne serait pas surprenant que l’information incorporée dans les données à l’occasion des redressements ait pour effet de stabiliser les résultats : plus d’information – pertinente – veut en général dire plus de précision.